« Oublier ses ancêtres, c’est être un ruisseau sans source, un arbre sans racines. »
                                                                                                       Proverbe chinois

Vous êtes sur le point de commencer votre généalogie ? Vous avez déjà démarré votre généalogie ? Vous avez entamé vos recherches généalogiques mais ne savez pas vraiment comment vous y prendre ? Cet article, qui sera distillé en deux parties, est là pour vous donner quelques conseils et vous permettre de bien débuter et entreprendre vos recherches en partant sur les meilleures bases possibles.

Les bases de la recherche généalogique

Étymologiquement, le terme « généalogie » se compose du mot grec γενεά – « genea » qui renvoie à la notion de naissance, de natalité au sein d’un même noyau nucléaire, ou au sein d’une même génération (25 à 30 ans) ; et du mot grec ancien λόγος – « logos » qui renvoie au discours, à la parole, ainsi qu’à la science, à la connaissance. La généalogie se définit aujourd’hui comme la liste des membres d’une famille établissant une filiation. C’est aussi la science qui a pour objets la recherche de l’origine et l’étude de la composition des familles. La généalogie implique donc les notions de communication et de transmission. Ainsi elle n’est pas une œuvre solitaire. Vous aurez besoin des autres, notamment des anciens de votre famille qui savent probablement plus de choses que vous ne le pensez, ainsi que de tous les proches qui accepterons de vous parler de votre famille.

Deux moyens s’offrent à vous pour obtenir des témoignages : d’une part la mémoire de votre famille, à travers les souvenirs et les papiers de famille ; et d’autre part les nombreux documents et registres archivés dans nos établissements publics. Ces deux moyens doivent être exploités pour qui veut connaître son histoire familiale et reconstituer sa généalogie de façon sourcée.

* Prérequis : du temps, du temps et encore du temps. Et de la volonté. Un voyage dans le temps ne se fait pas en un jour, il vous faudra être patient, organisé, et faire preuve de ténacité.

* Matériel : Un cahier ou carnet que vous dédierez à vos recherches (plus pratique qu’esthétique). Il sera possible dans un deuxième temps de retranscrire le fruit de vos recherches dans un bel ouvrage ou encore de constituer une base de données numérique, plus facile à exploiter lorsque vos recherches aboutissent sur une somme de données conséquentes difficiles à traiter sur support papier.

En plus de fouiller les greniers à la recherche de vos archives familiales il faut absolument questionner votre entourage. Parler, partager, échanger, écouter les récits de famille et interroger la mémoire familiale. C’est comme cela que se transmettent ce que les généalogistes appellent les « légendes familiales » qui devront ensuite être confirmées ou infirmées par vos recherches dans les archives.

Débuter ses recherches généalogiques

1. Montez au grenier, mettez le nez dans vos affaires de famille. Vous y trouverez des photos, des livrets de familles, des livrets militaires, des documents administratifs, des actes notariés et surtout des actes de l’état civil qui sont la base des recherches documentaires.

2. Notez dans votre carnet de recherche toutes les informations dont vous avez personnellement connaissance et celles que vous révèlent les premiers documents collectés. Les données majeures qui permettront de faire avancer votre généalogie sont les noms, les dates et les lieux. Commencez par vos parents, vos frères et sœurs, vos oncles et tantes, vos cousins, vos grands-parents. Cela vous permettra de faire un premier état des lieux de ce que vous savez et de ce qu’il vous reste à découvrir. Où et quand sont-ils nés ? Y-a-t-il des évènements marquants dans leur histoire, des anecdotes, des légendes ?

3. Organisez votre travail en dédiant une page à chaque personne ou cellule familiale. Vous trouverez ci-dessous un modèle de fiche individuelle proposé par Quartett Généalogie, sur lequel vous appuyer lors votre collecte d’informations.

Convoquer la mémoire familiale

« Nous descendons tous d’un roi et d’un pendu. »
                                              Jean de La Bruyère

 

La première étape sera donc d’interroger votre famille. Vos proches mais aussi les membres éloignés. Votre objectif sera toujours d’obtenir des noms, des dates, des lieux, ainsi que tous récits et anecdotes dont la mémoire de votre famille se rappellera.

C’est le moment de rendre visite à votre grand-oncle, de téléphoner à votre tante, de renouer avec vos cousins. Cherchez dans votre famille qui peut détenir des documents, qui entretient la mémoire familiale, qui vit encore dans la maison de vos aïeux… Lorsque cela est possible, rendez-vous sur les lieux de vie de vos ancêtres, vous pourrez ainsi vous imprégner de leur environnement et avec l’accord des propriétaires, prendre des photos afin d’agrémenter vos recherches par des visuels. Parcourrez aussi les allées des cimetières de leurs paroisses, vous y découvrirez peut-être d’autres noms et d’autres dates.

De plus en plus de français sont sensibles aux démarches de recherches généalogiques, vous serez certainement bien accueilli. Expliquez votre démarche. Faites comprendre que votre intention n’est pas de raviver des souvenirs qui pourraient-être douloureux mais simplement de mieux connaître votre histoire familiale. Si vous hésitiez, n’hésitez plus. C’est le moment de vous lancer !

INTERVIEWER

Voici quelques pistes pour démarrer une conversation avec un proche« Te souviens-tu de tes parents ? De tes grands-parents ? De tes ancêtres ? »,  « As-tu des photographies d’eux ou des papiers de famille les concernant ? »,  « Peux-tu me les décrire physiquement ? », « Quel était leur caractère, leurs passions et leurs valeurs ? », « Que t’ont-ils transmis ? », « Quelle profession exerçaient-ils ? », « D’où venaient-ils ? », « Comment était-ce de vivre à l’époque de … ? » Les grands évènements peuvent notamment aider votre interlocuteur à se souvenir : Que faisais-tu lors de … ?  Ou au contraire certaines périodes trop douloureuses peuvent avoir été occultées et ne sauraient revenir en mémoire sans pour autant signer une volonté consciente de dissimulation.

Restez ouvert tout au long de l’entretien pour trouver de nouvelles questions à poser en fonction de ce que vous livrera votre interlocuteur, et dirigez la conversation vers ce qui vous intéresse,  à savoir des noms, des dates, des lieux et des anecdotes sur les vies des membres de votre famille. Les questions « Pourquoi ? », « Quand ? », « Avec qui ? » peuvent amener à fournir plus de détails. À l’inverse, trop de questions peuvent emmêler les récits. Laissez la parole venir et ne coupez pas votre interlocuteur. Prévoyez plusieurs entretiens si nécessaire car faire remonter les souvenirs s’avère très énergivore, en particulier pour nos aïeux.

Lorsqu’un proche est réticent à donner des informations sur sa famille, ou lorsqu’il semble cacher un secret, restez bienveillant. Soyez honnête, patient et pédagogue : expliquez-lui que votre démarche est celle de quelqu’un qui veut savoir d’où il vient, et non celle de quelqu’un qui veut raviver les vieilles querelles de famille.

NOTER, ENREGISTRER, PHOTOGRAPHIER

Il est indispensable de noter précisément tout ce que vos proches vont vous confier.  D’abord parce qu’il sera impossible de se souvenir de tout ce qui sera dit, ensuite parce que vous vous mélangeriez rapidement les pinceaux avec les noms et les dates. Si vous êtes à l’aise avec la prise de notes, munissez-vous de votre précieux carnet de recherche.  Cependant, il peut être compliqué de prendre des notes durant votre discussion. Cela peut vous faire perdre le contact visuel avec la personne que vous interrogez et vous empêcher de rebondir opportunément sur ce qu’elle va vous dire. L’idéal est donc d’enregistrer un audio ou une vidéo de son témoignage mais toujours avec son accord. Cela vous permettra de ne vous concentrer que sur votre échange. N’oubliez pas que cet échange est une conversation privée uniquement destinée à votre usage personnel.

Enfin, n’oubliez pas votre appareil photo pour photographier (toujours avec autorisation) les documents, les souvenirs ou les objets que votre proche pourrait vous montrer.

Maintenant que vous avez interrogé les membres de votre famille, une deuxième partie du travail commence : celle de vérifier vos informations.  En généalogie, aucune information ne doit être tenue pour vraie sans vérification préalable.

Nous vous proposons de nous retrouver très bientôt pour vous exposer justement comment vérifier et sourcer vos recherches. D’ici là, bons entretiens à vous.

À vos carnets de recherche !

Source : 

« La généalogie, cette formidable enquête dont vous êtes le héros », Marine Soulas, dans-les-branches.fr

et Coralie Dubos, généalogiste.